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5 choses à savoir sur le Choucas des tours

Sciences participatives

 

Trois nouvelles espèces ont intégré notre jeu BirdLab : le Choucas des tours, le Bouvreuil pivoine et la Fauvette à tête noire. L’occasion de s’arrêter un instant sur chacune de ces recrues afin de vous familiariser avec elles. Toutes étant susceptibles de profiter de vos mangeoires cet hiver. 

 

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Outre sa petite taille, le choucas se reconnaît par sa calotte grise, ses yeux bleu-ciel, sa silhouette arrondie

 

1 – Ce n’est pas une corneille ni un corbeau !  

On l’appelle parfois « corbeau choucas » ou encore « corneille des clochers », ce qui révèle les confusions faites avec le corbeau, particulièrement le Corbeau freux, et la Corneille noire. Pourtant, dans le groupe des corvidés noirs, il est relativement facile à distinguer. D’abord, par sa taille, équivalente à celle d’un pigeon domestique. Rien à voir avec l’imposante carrure de ses deux cousins avec qui il se mélange volontiers. Autres signes de reconnaissance : sa calotte grise, ses yeux bleu-ciel, sa silhouette plus arrondie. Cette élégance et cette fragilité apparente lui valurent autrefois le surnom de « chochotte » - un qualificatif alors plus affectueux qu’aujourd’hui. Enfin, contrairement à la corneille et au freux, il ne croasse pas, mais entonne des « kiak » ou des « tchiow » sonores très caractéristiques.

2 – Il a le sens de la famille

Contrairement au bouvreuil et à la fauvette, mâles et femelles choucas sont quasi identiques et s’assemblent en un seul et même couple tout au long de leur vie, ce qui est aussi vrai pour le freux et la corneille. Les confusions avec ces dernières s’expliquent aussi par le fait que ces trois espèces grégaires peuvent se rencontrer en un même lieu. Elles forment généralement des bandes d’oiseaux noirs, réunissant une dizaine d’individus. Outre leur personnalité, cette sociabilité leur garantit une certaine sécurité. Dès la fin de la reproduction le choucas passe ses nuits avec d'autres espèces dans de grands parcs dortoirs pour se protéger des attaques de prédateurs (comme certains rapaces). La promiscuité peut même les conduire à nicher ensemble ponctuellement : les freux dans les hautes branches, les choucas dans les cavités de bosquets ou de vieux arbres. Et cela dépasse le cadre strictement familial : il n’est pas rare en effet d’observer des choucas entourés d’étourneaux, de vanneaux ou de pigeons dans les champs en hiver.

3 – Il niche dans les cheminées

Historiquement associé aux falaises, le choucas s’est adapté au fil du temps aux milieux anthropisés. Il affectionne les vieux bâtiments, les façades d’églises, les corps de fermes offrant des cavités pour nicher en hauteur. Un goût de l’altitude qui lui a valu son nom : Choucas des tours. Plus ennuyeux pour nous : il lui arrive aussi de s’installer dans les conduits de cheminée. Jusqu’à, parfois, l’obstruer complètement… Une habitude qui peut s’avérer dangereuse, mais qui, heureusement, ne passe pas inaperçue ! Le cas échéant, pensez à retirer le nid après la période de reproduction, à partir de septembre. Ou mieux, à munir vos cheminées d’une grille ou d’un chapeau de protection.

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Les corvidés sont doués d'une intelligence exceptionnelle

 

4 - Il est malin comme un singe

Comme la Pie bavarde, le choucas a longtemps souffert d’une réputation de voleur de bijoux de par son attrait présumé pour les objets brillants ou vivement colorés. Aristote déjà leur attribuait un comportement cleptomane. Une accusation qui vient d'être infirmée scientifquement à l'issue d’expérimentations réalisées par des chercheurs polonais sur la Pie bavarde [1]. Mais si on lui prête ce type de comportements, c’est probablement dû à son intelligence spectaculaire, partagée avec d’autres corvidés. Certains peuvent concevoir des outils, avec des feuilles, des brindilles, pour dénicher des insectes. Ils seraient même capables de penser de manière logique, de se reconnaître dans un miroir, et même de faire preuve d'empathie. Des pouvoirs cognitifs exceptionnels que l’on pensait être l’apanage des primates et des Hommes . Leur vie en « société » les aurait favorisés.

5 - Il a permi de découvrir le phénomène d’« empreinte »

En 1927, le célèbre éthologue Konrad Lorenz recueille un jeune choucas qu’il a baptisé Tschok. Il observe un phénomène surprenant : devenu adulte, Tschok préfère rester avec lui plutôt que de rejoindre ses congénères. Un phénomène qui se reproduit avec d’autres individus, mais aussi avec des oies cendrées. Lorenz venait ainsi de découvrir le phénomène d’« empreinte » : à la sortie de l’œuf, l’oisillon s’attache à la première chose qu’il voit. Que ce soit sa mère, naturellement, mais aussi un homme, voire un objet. En effet Lorenz a montré que l’expérience fonctionne aussi avec des oiseaux en bois !

Vous avez été nombreux la saison dernière à mentionner – via les jokers notamment – ces drôles de corvidés sur vos mangeoires. « Il n'y a pas eu de telles observations de choucas l'an dernier. Nous n'avions reçu que 3 observations dans les 3 premiers mois de l'année 2019 » nous expliquait le chercheur François Chiron dans notre article sur le sujet. En 2020 ? 10 mentions en janvier, puis 60 et 80 en mars. Son arrivée officielle dans le jeu s’est donc imposée comme une évidence. Pourquoi ? Comment ? Quel impact sur les autres espèces ? Nous le découvrirons peut-être grâce à vos parties BirdLab !

 

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[1] T. V. Shephard, S. E. G. Lea et N. Hempel de Ibarra, « ‘The thieving magpie’? No evidence for attraction to shiny objects », Animal Cognition, vol. 18, no 1,‎ 15 août 2014, p. 393–397 (ISSN 1435-9448 et 1435-9456,DOI 10.1007/s10071-014-0794-4lire en ligne [archive], consulté le25 juillet 2020)

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