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Un jardin sauvage en ville est-il utile aux papillons ?

Sciences participatives

Oui, répondent les chercheurs ! Et c’est grâce à l’Opération Papillons animée par l’association Noé qu’ils le prouvent.

L’oasis dans la ville

Benoit Fontaine, Benjamin Bergerot, Isabelle Le Viol et Romain Julliard viennent en effet de publier un article scientifique (ici) montrant qu’un jardin sauvage plongé au milieu d’une ville a les capacités de devenir une véritable oasis pour certaines espèces de papillons !

Petite tortue sur une ortie © Nathy Du Luxembourg | Flickr

Comment ?

Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont utilisé les données précieusement envoyées par 10 619 participants à l’Opération Papillons répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain de 2006 à 2012.

Quels sont les jardins les plus visités par les papillons ?

Ensuite, ils ont recherché si le nombre d’espèces et l’abondance en papillons observés étaient fonction de l’emplacement du jardin (dans une ville ou à la campagne), de sa surface en mètre carré, de l’utilisation de pesticides (insecticides, herbicides, fongicides, anti-limaces ou bouillie bordelaise) et de sa « teneur » en plantes sauvages et nectarifères.

Petite tortue, Vulcain et Silène © Thomas Bresson

A noter en mémo !

Les plantes sauvages sont les orties, les ronces et le lierre, particulièrement « friendly » pour la biodiversité des insectes. Je vous ai déjà parlé de l’ortie ici et du lierre là. Quant aux plantes nectarifères, ce sont les plus nourrissantes aux yeux des papillons adultes : buddleia, centaurées, lavandes, ronces, valérianes, trèfles (relire ici aussi) et plantes aromatiques.

Les pesticides éloignent les papillons

Pour commencer par le résultat qui fâche : l’usage ne serait-ce que d’un pesticide diminue en moyenne de moitié le nombre d’espèces de papillons observées dans les jardins ! Et ce quel que soit leur surface et leur emplacement (en ville ou à la campagne).

Un grand jardin profite plus aux papillons dans les villes

Ensuite, plus le jardin est grand en ville, plus il accueille de papillons, notamment parce que l’offre en nectar y est aussi plus abondante. Ce résultat trouvé à partir de jardins privés individuels m’amène à penser que tous les espaces verts urbains (résidences collectives, jardins publics, jardins d’entreprise) généralement plus grands que les privés pourraient concourir à la protection des papillons en ville !

Plantez des choux ou des orties !

Enfin, 16 espèces de papillons sur les 28 étudiées sont positivement corrélées à la présence d’orties ainsi qu’à celles des plantes de la famille des Brassicacées (moutarde, roquette, choux).

Accueillir pour mieux s’émerveiller

« Là où nous avons été surpris » m’a indiqué Benoît, « c’est lorsque nous avons mis en évidence que les espèces de papillons les plus sensibles à l’urbanisation sont aussi celles qui sont les plus sensibles à la présence des plantes sauvages et nectarifères. En favorisant ces plantes dans les jardins, même en ville, il y a de grande chance pour que les papillons restent ou reviennent. »

Machaon sur lavande © Christine Veeschkens | Flickr

Un jardin accueillant peut donc en partie compenser les effets négatifs de la ville ! Par quelle plante commencez-vous ? Ortie, lierre ou ronce ?

 

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Lisa Garnier, le lundi 17 octobre 2016

Contact : lgarnier@mnhn.fr

!! MERCI !!L’équipe de Vigie-Nature remercie tous les participants à Opération Papillons sans qui ces résultats scientifiques n’auraient pu être mis en évidence.

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