Pour ceux qui auraient loupé un épisode, voici un bref résumé de notre feuilleton printanier. Le trèfle est vital aux pollinisateurs parce qu’il contribue pour moitié à leur nourriture (lire ici) mais il n’est pas le seul, d’autres herbes sauvages leur sont bénéfiques au printemps (lire là).
Pratiques agricoles et pollinisateurs
Si l’on poursuit le raisonnement, et si l’on souhaite aider les pollinisateurs sauvages ou domestiques, on se dit « quelle pratique agricole profite le mieux aux herbes qui les nourrissent ? » C’est là qu’entre en scène une jeune chercheuse, Laura Henckel, ancienne doctorante du Centre d’études biologiques de Chizé.
Le rôle de l’agencement des champs
Plusieurs études ont montré que l’agriculture biologique a un effet bénéfique sur les espèces de plantes sauvages mais ces études se contentaient généralement de comparer leur diversité en grande culture et en agriculture bio. Laura s’est, elle, intéressée à l’agencement des champs cultivés en bio dans le paysage. Est-ce qu’une plus grande concentration de cultures en bio augmente la diversité végétale sauvage ? Et notamment la dynamique de ces communautés de plantes?
Les plantes sauvages remercient les agriculteurs bio
Il semble que oui. L’article scientifique est ici. Tout d’abord, il est clair qu’en parcelles bio, la richesse en espèces végétales sauvages est pour moitié supérieure que dans les champs conventionnels. On y trouve aussi plus d’espèces « réfugiées » : celles qui ne supportent pas les pratiques intensives et les traitements phytosanitaires. Laura les appelle les espèces rares.
Coquelicots et bleuets © Michel Schmid | Flickr
Un exemple de plantes des champs
Pour les botanistes, vous trouverez ici la liste des plantes très communes, communes et rares dans les champs, toutes pratiques confondues relevées dans l’étude de Laura. On remarque que les trèfles représentent 6 % des espèces.
Beaucoup d’espèces de plantes mais en très faible nombre
« Les espèces abondantes ne sont pas très nombreuses mais elles se retrouvent dans la majorité des parcelles. » m’a dit Laura. « Les espèces rares se retrouvent quant à elles majoritairement dans les bordures ou les parcelles bio ». Au regard de la liste, on se dit que les insectes doivent être drôlement plus diversifiés en ces lieux.
Piéride sur cardamine des prés © Barbara Mai | Spipoll
Le bio profite aussi aux parcelles cultivées de manière conventionnelle
D’après une étude anglaise (ici), ce sont surtout les papillons qui profitent des champs cultivés en bio, qui au passage permettent à une plus grande diversité de plantes de pousser aussi. « Cette étude va dans le même sens que la nôtre. En fait, plus les parcelles cultivées en bio augmentent dans le paysage, plus les bordures des parcelles bio et conventionnelles au sein de ces paysages se diversifient et s’enrichissent en espèces rares. Le centre des parcelles est quant à lui moins affecté par le paysage, du fait des pratiques agricoles plus intensives qu’en bordure qui permettent de contrôler assez efficacement le développement de ces plantes sauvages. »
La diversité des plantes profite aux agriculteurs par le biais des pollinisateurs et des auxiliaires de cultures
J'ai demandé à Rose-Line Preudhomme, responsable de l’Observatoire agricole de la biodiversité (ici), de m'éclairer sur ce résultat. Voici ce qu'elle m'a répondu «Une végétation diversifiée dans le paysage signifie qu'il existe plus de ressources pour les pollinisateurs et les auxiliaires de cultures. Or ces insectes sont tous importants en terme de rendement et de qualité des parcelles cultivées. »
Les syrphes sont des pollinisateurs et leurs larves mangent les pucerons des espèces cultivées © Rose-Line Preudhomme | MNHN
La boucle est bouclée !
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Lisa Garnier, le lundi 04 juillet 2016
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A noter !
Dans le numéro 218 des 4 saisons du jardin Bio, vous trouverez un dossier spécial pollinisateurs.Retrouvez une formation sur le suivi photographique des pollinisateurs (Spipoll) à l’initiative du CPIE Vercors sur le blog l'Antre de Glacas ici.