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Les aires protégées peuvent-elles tamponner les effets du changement climatique ?

Sciences participatives

Avec un changement climatique en marche, la grande question est de savoir si les efforts portés sur la protection des habitats naturels aideront les espèces à supporter et à répondre à la hausse des températures.

Ça chauffe

L’année 2015 a été la plus chaude sur l’ensemble de la planète. « D'après l'Organisation météorologique mondiale, la température moyenne à la surface du globe en 2015 devrait être la plus élevée jamais constatée et franchira sans doute le seuil de 1 °C par rapport à l'époque préindustrielle. » C’est sur le site de MétéoFrance ici.

Qui s’y est intéressé ?

Pierre Gaüzère, doctorant à l’Université de Montpellier, et dont on a déjà parlé là, s’est donc penché (avec les chercheurs Frédéric Jiguet et Vincent Devictor) sur les changements locaux des communautés d’oiseaux communs en lien avec les modifications du climat sur l’ensemble du territoire métropolitain. L’article scientifique paru en début d’année 2016 est ici

Bouvreuil pivoine © fs999 | Flickr

Le suivi des oiseaux communs, un outil pour la recherche

Les relevés du suivi temporel des oiseaux communs (STOC) effectué de 2001 à 2012 ont été au cœur de sa recherche. J’en profite donc pour dire à ceux qui hésitent à se lancer : suivre un carré STOC, c’est apporter sa pierre à l’édifice de la recherche sur les oiseaux !

Le rôle des aires protégées

Pierre a cependant ajouté une nouvelle dimension à ses analyses plutôt complexes : il a mesuré l'effet des aires protégées (parcs nationaux, réserves naturelles et zones Natura 2000) sur l'ajustement des espèces et des communautés d’oiseaux aux températures.

Un effet tampon ?

« Pour chaque espèce, j’ai estimé l'impact des variations de température sur la tendance de sa population à l’échelle de la France. Ensuite, j’ai mesuré comment la proportion d'aires protégées a influencé cette réponse. Si ces dernières agissent positivement sur une espèce d’oiseau, on en conclue qu’elles diminuent les effets néfastes des variations de températures. »

Bruant jaune © Jessica Joachim | Tifa's Photo

Qui y gagne ?

Le Bruant jaune, la Mésange nonnette et le Bouvreuil pivoine sont par exemple très vulnérables au changement climatique (lire ici), or c’est sur ces espèces que les aires protégées ont l’effet le plus bénéfique ! Donc, oui d’après les calculs de Pierre, « les aires de protection de la biodiversité constituent des refuges pour les oiseaux communs soumis au changement climatique ».  

Perdrix grise © Pierre Casavant | Flickr

Qui y perd ?

En revanche, la technique permet également de pointer du doigt les espèces à l’avenir très incertain. Le Pouillot siffleur, la Mouette rieuse, la Perdrix grise et la mésange noire sont sensibles aux variations de températures sans pour autant réagir positivement à la présence d’aires protégées.

Qu’on se le dise, plus que jamais les lieux de protection de la biodiversité sont nécessaires pour faire face au changement climatique !

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Lisa Garnier, le lundi 04 avril 2016

Pour s'abonner au blog, cliquer sur lgarnier@mnhn.fr

 ! Dernière minute !

Pour la première fois, une étude démontre que le changement climatique agit de manière identique sur les populations d'oiseaux communs vivant sur deux continents : le nord américain et l'européen.

L'étude vient d'être publiée dans la grande revue scientifique Science grâce aux données précieusement récoltées par tous les participants au suivi américain et européen des oiseaux communs (dont le STOC) ! Sans appel, les communautés d'oiseaux changent avec une perte d'abondance importante pour certaines espèces particulièrement sensible aux modifications des températures. L'article est ici.

Mésange bicolore © Ehpien | Flickr

 

1

→ Vous trouverez dans le prochain numéro Ornithos de la LPO, un bilan des articles scientifiques publiés à partir du suivi temporel des oiseaux communs "Le STOC, support de travaux scientifiques : des points d’écoute à la Politique Agricole Commune".

2

→ Le suivi temporel des oiseaux communs et le suivi hivernal des oiseaux communs ont désormais un unique site de saisie : Vigie-plume ici.

3

→ Le STOC et Vigie-Nature sont cités dans un article sur les sciences participatives aux États-Unis ici

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