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Oui, les espaces verts des entreprises peuvent contribuer à « aider » la biodiversité commune

Sciences participatives

Un jour, une amie m'a dit « depuis que nous avons déménagé dans de nouveaux locaux, je ne vois plus d'arbres par la fenêtre lorsque je lève le nez de mon ordinateur. Ces petites pauses « vertes » me manquent. Désormais, mon univers est entièrement minéral ».

L'importance des espaces verts

Ces paroles me reviennent à l'esprit alors que je dois vous entretenir aujourd'hui, des travaux d'Hortense Serret, doctorante au laboratoire CESCO, sur le potentiel rôle des espaces verts d'entreprise comme terre d'accueil d'espèces animales et végétales au sein de terrains, autrefois consacrés à l'agriculture. Si la nature aide au moral des employés, pourquoi ne pas faire d'une pierre, deux coups ? Espaces verts pour le moral, espaces verts pour la biodiversité ?

Des surfaces d'activité et de construction qui s'étendent

Nous reviendrons probablement sur ce sujet mais pour le moment place aux résultats d'Hortense qui a parcouru l’Île-de-France d'une entreprise à une autre : en presque 30 ans, la surface dédiée à l'activité des entreprises a augmenté de 42 %. En 2008, cette surface était de 27 640 hectares alors que les résidences individuelles s'étendaient sur 18 000 hectares. Hortense a calculé que 42 000 ha de terres agricoles ont ainsi été transformés depuis les années 1980 dans la région parisienne.

Une question originale

« Lorsque j'ai débuté ma thèse, il n'y avait aucune donnée sur le nombre d'espaces verts d'entreprises et sur leur localisation. Maintenant nous savons que 8700 ha se répartissent dans la ceinture péri-urbaine de Paris » m'a-t-elle expliqué. « C'est là où les entreprises s'installent aujourd'hui. Elles achètent des grosses parcelles qu'elles laissent en friche et gardent en réserve foncière. »

8% qui font la différence

8700 hectares, c'est presque 8% des espaces verts urbains. La majorité est cependant composée de jardins privés (50 % de ces espaces) et de parcs privés ou publics (33 %). Mais ces 8% peuvent-ils contribuer à faciliter les déplacements d'espèces ? s'est demandé Hortense. Parce qu'en ville, c'est le principal problème que rencontrent plantes et animaux pour se déplacer. Seules les graines dispersées par les oiseaux ou possédant un appareil ultra léger pour voler réussissent à passer d'une rue à une autre, quant aux animaux dont les insectes, les déplacements s'avèrent difficiles avec les routes, rues, immeubles, barrières, etc.

© Hortense Serret

Oui, certains espaces verts peuvent aider aux déplacements des espèces

A l'aide d'un modèle mathématique prenant en compte la localisation de ces espaces et de leur distance les uns par rapport aux autres, Hortense est arrivée à la conclusion qu'un quart d'entre eux permet d'assurer une certaine connectivité, loin d'être parfaite mais permettant a des espèces peu mobiles de se déplacer quand même dans le territoire sub-urbain. Et ce, même pour les espèces peu mobiles. « Ce résultat concorde avec le fait qu'il n'existe pas de corridors très continus dans les villes » m'a-t-elle indiqué.

Quelles applications ?

Alors que les communes ou les communautés d'agglomération planchent sur les trames vertes et bleues (ici le site), le travail d'Hortense peut trouver des applications dans le secteur de l'aménagement du territoire. Pour les communes cherchant à implanter une zone d'activité, elles pourraient déjà étudier leur réseau existant et tenter de comprendre où leur zone d'activité pourrait améliorer les « routes » de la biodiversité. Mais encore faut-il s'assurer que ces espaces verts sont relativement accueillants pour le vivant.

Mon sujet est tout trouvé pour un prochain post !

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Lisa Garnier, le lundi 29 septembre 2014

Pour s’abonner au blog, cliquer sur lgarnier@mnhn.fr

© Ce post est basé sur l'article Potential contributions of green spaces at business sites to the ecological network in an urban agglomeration : the case of the Ile de France region, France. 2014. H. Serret, Richard Raymond, Jean-Christophe Foltête, Philippe Clergeau, Laurent Simon, Nathalie Machon, Landscape and Urban Planning, 131 : 27–35.

Les résultats de l'enquête Quels lecteurs êtes-vous ? 

Un grand merci aux lecteurs qui ont répondu à la petite enquête mise en ligne cet été et à vos gentils commentaires.

Ce sont à 60% des femmes qui ont répondu : special thanks mesdames !

--> Vous plébiscitez les articles scientifiques portant sur la biodiversité en général. Vous avez à 90 % répondu "plutôt oui" pour ce genre d'articles. 70 % d'entre vous s'intéresse aussi à des articles qui peuvent être utiles à la gestion d'un milieu naturel. 

--> Les avis sont moins tranchés concernant des articles portant sur des observatoires en particulier. Pour les conseils, moins de la moitié des répondants disent s'y intéresser particulièrement. Les autres n'y sont ni plus ni moins favorable. Et pour les résultats liés à un observatoire en particulier, même chose : 30 % sont indifférents, 40 % favorable et 30 % défavorable. 

--> Enfin, 60 % des lecteurs ayant répondu à l'enquête s'intéresse aux témoignages des participants des observateurs.

Dans tous les cas, les articles de cet été portant sur les papillons ont beaucoup plus. 934 lecteurs ont pour le moment parcouru les fausses chenilles ça existe

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