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5 choses à savoir sur la Fauvette à tête noire

Sciences participatives

 

Trois nouvelles espèces ont intégré notre jeu BirdLab : le Choucas des tours, le Bouvreuil pivoine et la Fauvette à tête noire. C’est l’occasion de s’arrêter un instant sur chacune de ces recrues afin de vous familiariser avec elles. Toutes étant susceptibles de profiter de vos mangeoires cet hiver. On commence avec la plus commune : la fauvette !

fauvette-tete-noire© Ron Knight from Seaford, East Sussex, United Kingdom

Une Fauvette à tête noire mâle au Royaume-Unis 

 

1 – Le berret noir : le signe qui ne trompe pas

L’appellation générique Fauvette rassemble en réalité plusieurs espèces distinctes du genre Sylvia. Sur dix espèces évoluant dans notre pays, vous n'en apercevrez que trois en hiver : la Fauvette mélanocéphale, la Fauvette pitchou et la Fauvette à tête noire. Seule une partie d'entre elles quittent le territoire. En revanche les sept autres espèces sont strictement migratrices et passent l’hiver en Afrique sub-saharienne. Il s'agît de la Fauvette des jardins, l’orphée, la babillarde, la grisette, la sarde, la passerinette et la très localisée Fauvette à lunettes.

Voilà pour les présentations. Avec une telle famille, comment ne pas s'y méprendre sur les mangeoires ? Contrairement à ce que leurs noms laisseraient penser, la Fauvette à tête noire et la Fauvette mélanocéphale (mélanocéphale signifie “à tête noire” en grec ancien…) sont bien deux espèces distinctes. Outre la taille, les mœurs et le chant, la plus évidente des différences se situe au niveau du couvre-chef. Chez la Fauvette à tête noire, le mâle arbore un béret noir très caractéristique, surplombant le gris souris du reste de l’oiseau. Celui de la femelle est d’un brun roux. A contrario, le mâle de la mélanocéphale revêt plutôt une cagoule noire qui descend sous l’œil, un œil ceint d’un anneau rouge typique. Sachant cela, impossible de les confondre.

2 – Certaines quittent la France en hiver, d’autres restent

Si la célèbre Fauvette des jardins part dès le mois de septembre vers l’Afrique, atteignant le sud de l’Afrique, avant de revenir au mois d’avril, la Fauvette à tête noire est plus casanière. Seules les fauvettes du nord du pays migrent, bien souvent vers l’Afrique du nord, Chypre ou la Crête, tandis que les fauvettes du sud restent tout l’hiver dans nos contrées. Cela explique que la répartition nationale soit très hétérogène en cette saison : les mangeoires alsaciennes accueilleront probablement peu d’individus, alors que les mangeoires méditerranéennes et bretonnes bien davantage.

3 - Le nourrissage change la migration… et la forme du bec

Bretonnes ? En effet, le réchauffement climatique est en train d’accentuer un phénomène identifié depuis les années 60 :  une migration Est-Ouest. Certaines populations des pays d’Europe centrale et de l’est préfèrent désormais hiverner dans nos régions occidentales, où le climat océanique est de plus en plus doux et les périodes de gel très rares. Ce qui évite de traverser la méditerranée et de parcourir de longues distances. Il semblerait que le nourrissage soit également responsable de ces nouveaux déplacements. La recrudescence des mangeoires en France et plus encore en Angleterre aurait contribué à ces changements de migration ! Jusqu’à séparer cette population qui finit par se couper des autres. Les chercheurs ont ainsi montré que les oiseaux passant l’hiver en Grande-Bretagne présentent un bec plus pointu, mieux adapté à leur nouveau régime alimentaire, et des ailes plus rondes. En revanche, les fauvettes qui migrent vers le Sud gardent, elles, les ailes plus allongées, facilitant les vols longs, et le bec plus large pour consommer des fruits (1)

 

femelle_fauvettenoire © proagustin_povedano(flickr)

La femelle avec couvre-chef brun que l'on distingue facilement du mâle

 

4 – Elle traque fruits et graines en solitaire

Vous apercevrez souvent l’oiseau seul sur la mangeoire. La fauvette n’a pas l’instinct grégaire. Discrète mais parfois agressive ou dominante comme l’évoquent certains témoignages ? Les données BirdLab nous le diront peut-être. Lorsqu’elle ne picore pas dans les mangeoires, elle passe son temps à cueillir des fruits dans les buissons, les arbustes. Elle apprécie particulièrement les baies du lierre, du gui et de tout arbustes comme la gaulthérie (photo ci-dessus). Au printemps, son régime évolue : les insectes seront privilégiés jusqu’à l’automne. Et notamment certains potentiels ravageurs, ce qui rend sa présence bienvenue dans les jardins.

5- On l’appelle le « rossignol de mars »

Très commune autour des habitations, la fauvette n’en demeure pas moins discrète, souvent enfouie dans les buissons pour se nourrir. De temps à autre, elle trahit sa présence en poussant des cris de contact très caractéristiques : un "tèc" sec et percutant, un peu comme deux galets qu'on entrechoque. Le cri d’alarme est un « churr ». Il marque l’inquiétude, comme lorsqu’un chat s’aventure dans les parages. En fin de saison BirdLab, vous pourrez entendre les premiers chants entonnés très tôt, fin février- début mars. Flûté et très sonore, rythmé, avec des éclats de voix, une succession rapide et stéréotypée de syllabes : son superbe ramage lui a valu le surnom de « rossignol de mars ».

 

 

 

Selon le programme STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs), la Fauvette à tête noire fait partie des espèces relativement bien portantes. Généraliste, capable de s’adapter à des milieux et des ressources alimentaires variés, elle bénéficie également du réchauffement climatique - qui encourage la sédentarisation en hiver -, et de l’accroissement des espaces forestiers. Sans oublier les effets positifs du nourrissage comme expliqué plus haut. Entre 2000 et 2019, les populations se sont accrues de 28% dans la métropole. La Fauvette à tête noire est désormais l’un des passereaux les plus communs, ayant détrôner d’autres espèces insectivores autrefois plus abondantes, comme l’Hirondelle rustique.

 

A vous, maintenant, de nous apporter de nouvelles informations sur la Fauvette à tête noire grâce à vos parties de BirdLab. A vous de jouer !

 

 

logo_birdlab.png

 

(1) Gregor Rolshausen, Gernot Segelbacher, Keith A. Hobson et H. Martin Schaefer (2009). Contemporary Evolution of Reproductive Isolation and Phenotypic Divergence in Sympatry along a Migratory Divide. Current Biology 19, 1–5. 29 décembre. www.cell.com/current-biology/abstract/S0960-9822(09)01925-3

 

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