Voici les 3 principales règles à respecter pour éviter l'apparition et la transmission d'organismes pathogènes sur les mangeoires.
Cela fait déjà plus d'un mois que la saison BirdLab a démarré. Le froid s’étant désormais installé partout en France, les mangeoires connaissent une affluence grandissante, pour le plus grand plaisir des joueurs. Un moment opportun, selon nous, pour vous rappeler les principales règles d’hygiène à adopter durant toute la saison.
Comme nous le martelons régulièrement à Vigie-Nature, le nourrissage hivernal apporte aux oiseaux malmenés par le froid et le manque de ressources naturelles une aide précieuse. En témoigne les bénéfices démographiques mesurés par une équipe de chercheurs anglais sur 40 années de suivis : « sur les 39 espèces se nourrissant dans les jardins les deux tiers affichent un changement positif significatif dans la durée » concluaient les scientifiques dans notre récent article sur le sujet. Et ce, à l’échelle des communautés de jardin mais aussi des populations nationales.
Pour autant, il ne faudrait pas que cette pratique vertueuse tourne au vinaigre... En effet la promiscuité sur les mangeoires entre individus et espèces différentes favorise la transmission d’organismes pathogènes. Depuis 2010, les mortalités d’oiseaux des jardins sont rapportées au réseau de veille sanitaire sur la faune sauvage (SAGIR) et au Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (plateforme scientifique du Muséum).
La promiscuité sur les mangeoires peut favoriser la transmission d’organismes pathogènes.
Parmi les principales épidémies signalées, on peut noter la trichomonose apparue en 2005 en Angleterre. Cette dernière se manifeste par une infection de la gorge pouvant empêcher les oiseaux d’avaler leurs graines. Si de nombreux passereaux sont concernés, les verdiers d’Europe semblent les plus touchés. Outre-manche le parasite a décimé jusqu'à 20% de leurs effectifs. En France quelques cas ont fait l’objet de signalement dans les Hauts de France, Normandie, Bretagne où viennent hiverner les verdiers anglais migrateurs. Ces dernières années le virus de la variole aviaire (poxvirose) a touché de son côté les mésanges charbonnières avant de s’étendre à d’autres espèces. Les oiseaux atteints par cette maladie présentent des déformations (nodules) parfois spectaculaires.
Rassurez-vous, il ne s’agit aucunement d'incriminer le nourrissage, bien au contraire. Simplement quelques mesures de prévention doivent être respectées pour éviter de voir ces pathogènes - ou d'autres- circuler et se transmettre sur vos mangeoires. Voici nos 3 règles d’or garantissant la pleine santé de vos oiseaux.
Il faut absolument éviter que des moisissures se développent dans le sac. Elles pourraient ensuite se propager sur les mangeoires pendant la distribution. Trouvez un emplacement au sec donc, et à l’abri des animaux domestiques, des rongeurs, potentiellement vecteurs de pathogènes.
La nourriture non consommée sur la mangeoire peut aussi faire apparaitre des moisissures. Selon l’affluence à vos mangeoires, éviter de trop la remplir, généralement une poignée de graines suffit.
En particulier si elles font l’objet d’une forte fréquentation de fringilles (Pinson, Verdier Chardonneret…). En effet des pathogènes se nichant sur les pattes des oiseaux ou dans leurs fientes peuvent proliférer et contaminer des oiseaux sains. Il peut être utile également de nettoyer le sol, souvent fréquenté par les oiseaux venant récupérer ce qui tombe de la mangeoire. De la même manière, si vous utilisez des abreuvoirs, n’hésitez pas à appliquer ces précautions (un nettoyage quotidien si possible).
Si, malgré vos efforts, vous découvrez plusieurs oiseaux morts, cessez immédiatement le nourrissage afin d’éviter la contamination d’autres individus. Contactez ensuite le réseau de veille sanitaire sur la faune sauvage (SAGIR).
Vous voilà maintenant armés pour éviter toute mésaventure et poursuivre vos parties la conscience tranquille.
A vous de jouer !
Voir le communiqué de presse de L’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), du Muséum national d’Histoire naturelle, de l’Ecole vétérinaire de Nantes (CVFSE/Oniris) et plusieurs laboratoires vétérinaires départementaux.