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Les « grands-mères fantastiques » recensent un serpent venimeux en plongée

Sciences participatives

 

Un projet audacieux à plusieurs titres...

 

Claire Goiran/UNC

Les « grands-mères fantastiques » immortalisent avec leurs appareils le plus grand serpent de mer

 

Plus rien ne semble arrêter la déferlante de sciences participative. Les projets fleurissent partout, même là où on ne les attend pas. Preuve en est avec cette initiative audacieuse, tout droit sortie des eaux cristallines de Nouvelle-Calédonie. Son ambition ? recueillir des données sur un serpent marin des plus toxiques, Hydrophis majeur alias le plus grand serpent de mer.

Claire Goiran de l’Université de Nouméa et Rick Shine son collègue australien étudient depuis de nombreuses années les serpents de mer sur les côtes de Nouméa. C’est en observant une petite espèce inoffensive dans la baie des citrons, célèbre spot balnéaire extrêmement fréquentée par les touristes, qu’ils découvrent la présence inattendue à cet endroit de ce serpent de plus d’un mètre de long, le plus venimeux connu à ce jour. Combien sont-ils ? Leur présence est-elle accidentelle ? Les scientifiques décident de scruter les profondeurs.

C’est à l’issue d’une plongée dans la baie que Claire Goiran rencontre en 2017 une apnéiste retraitée qui propose de l’aider à recenser l’animal. Mieux : elle fait appel à toute sa palanquée. Expérimentées, plongeuses régulières, sept femmes âgées de 60 à 75 ans se portent ainsi volontaire pour immortaliser avec leur appareil photo leurs rencontres avec le serpent. Malgré sa potentielle dangerosité, celui-ci reste relativement inoffensif face aux plongeurs. Le projet peut donc se dérouler avec sérénité.

 

Claire Goiran/UNC

 

Le travail de ces femmes-grenouille porte ses fruits. « Dès que les grands-mères se sont mises au travail, nous avons réalisé que nous avions massivement sous-estimé l'abondance du plus grand serpent de mer dans la baie » racontent les auteurs dans leur article publié dans la revue Ecosphere. En deux ans, 166 serpents ont été mentionnés, bien plus que ce à quoi ils s’attendaient. L’absence d’accident signifie déjà que la cohabitation avec l’homme ne pose pas de problème majeur.

Surtout, les clichées des « grands-mères fantastiques » comme elles se font désormais appeler fournissent de précieuses informations sur l'écologie d’ Hydrophis majeur. Les analyses relèvent par exemple une très forte saisonnalité de la reproduction. Et ce n’est que le début, ce nouveau programme participatif devrait améliorer considérablement les connaissances sur cette espèce encore mal connue.

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