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La métropole strasbourgeoise, capitale des sciences participatives

Sciences participatives

 

Strasbourg (c) Caroline ALEXANDRE (Flickr)

La métropole de Strasbourg lancée dans une campagne de sciences participatives (CarolineALEXANDRE/Flickr)

 

 

Vous les avez sûrement vues défiler sur les réseaux sociaux ou, pour les plus chanceux, aperçues au détour d’une rue : dans la ville de Strasbourg et des villes alentour de magnifiques affiches tapissent abris-bus et panneaux publicitaires. En gros titre : « La Biodiversité a besoin de vous ». Suivi d’un dessin manuscrit de plantes ou d’oiseaux selon l’observatoire mis en avant. Le mot d’ordre : « Contribuez, Observez et Partagez ».

Depuis deux ans, l’agglomération s’est lancée dans une vaste campagne de sciences participatives à destination de la population. « L’idée est de faire comprendre aux citoyen qu’ils peuvent être acteurs de la biodiversité » explique Mina Charnaux, Chargée de mission Ville nature et Zéro pesticide à l’Eurométropole.

Les initiatives en faveur de la biodiversité ne datent pas d’hier dans la métropole alsacienne, elle qui s’est engagée dès 2008 dans une politique zéro pesticides. Les collectivités assurent aujourd’hui des suivis du sol avec l’observatoire Jardibiodiv, des espaces verts avec Florilèges et Propages. Les structures locales animent de nombreux projet, à l’instar de la mission hérissons dans les cimetières.

En 2019, les services de la métropole décident d’aller plus loin en mobilisant directement l’ensemble de la population. « Il nous paraissait important de travailler avec tous les citoyens, afin de faire découvrir la biodiversité urbaine et de mieux faire comprendre les politiques publiques, confie Mina. Sauvages de ma rue permet de découvrir les plantes qu’il y a derrière ce qu’on appelle les mauvaises herbes et qui sont désormais protégées dans nos villes.  C’est une démarche complémentaire de ce qu’on fait déjà. Et cela permet d’obtenir de nouvelles données sur le territoire. »

Plantes sauvages, bourdons, oiseaux, chauves-souris

Les protocoles Vigie-Nature, mis à disposition clé en main par le Muséum, s’imposaient comme la démarche la plus facile à mettre en œuvre. Tout s’accélère au printemps 2021 avec la première campagne d’affichage, mettant en lumière deux protocoles phares du programme : Sauvages de ma rue et l’Observatoire des bourdons. Un choix lié à la sensibilité de l’équipe autant qu’à des questions pratiques, précise Mina : « Porter l’attention sur les plantes urbaines est cohérent avec nos politiques zéro phyto. Quant au protocole bourdon, c’était selon nous le plus accessible pour commencer. »

Quelques mois après, au tour de BirdLab et Vigie-Chiro de se retrouver placardés dans les rues. Ce dernier, plus ambitieux à mettre en place démarre une phase de test pour un démarrage à l’été 2022. « Nous avons investi dans des enregistreurs d’ultrasons, mais il faut faire des conventions de prêts, mettre en place des systèmes de cautions… tout cela prend un peu de temps » reconnait-t-elle. Parmi les trois proposés à Vigie-Chiro, le protocole « point fixe » a été retenu. Il consiste à déposer les boitiers dans le jardin une nuit ou deux et d’envoyer les données sur l’interface de saisie du Muséum.

 

Strasbourg_SP

 

En revanche pour BirdLab les choses se sont déroulées plus facilement. En 2020, en plein confinement, démarrent les expérimentations avec les agents de la ville de Strasbourg, vite freinées par les restrictions sanitaires. Le projet est ensuite relancé avec vigueur par la nouvelle majorité municipale. Mina et son équipe ont formé des référents sur différentes communes, offert des mangeoires. Ainsi, six référents « écocitoyenneté », mettent à disposition depuis cet hiver des stations d’observations dans leurs communes respectives. Six stations installées dans des espaces publics comme à Strasbourg (parc de l'Orangerie…), Eschau (square Hans Arp) et Vendenheim, et trois près des locaux techniques d’Eckbolsheim, Entzheim et Illkirch-Graffenstaden.

Mina Charnaux : « En faisant essaimer les observatoires Vigie-Nature dans toute la métropole, nous avons pour objectif de créer des communautés de participants, de proposer des animations, pourquoi pas des rencontres avec les habitants. L’Eurométropole souhaite se placer en tant que relais et facilitateur de ces réseaux. Même si pour l’instant l’énergie est surtout déployée pour « porter à connaissance », mettre en lumière notre démarche. »

Cette première phase de communication s’est surtout déroulée à distance, Covid oblige. Conférence de presse et Webinaire avec les partenaires et les associations locales ont rythmé 2021. Mina et son équipe espèrent nouer de réelles interactions avec les participants, tout particulièrement pour le protocole Vigie-Chiro, nettement plus exigent que les autres. Et ce n’est pas tout : en plus des quatre protocoles proposés à la population les agents travaillent déjà avec le public scolaire et les associations pour développer Vigie-Nature Ecole, dans le cadre d’un projet d’inventaire de la biodiversité communale (ABC).

Strasbourg capitale des sciences participatives ? Les affiches qui tapissent la ville semblent pour l’instant retenir l’attention des habitants, ce qui finalement importe le plus pour notre chargée de mission : « Notre plus grand souhait est que les gens qui ne connaissent pas la biodiversité aient simplement envie de la découvrir en s’impliquant. »

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