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Avec mon cœur de stokeur #1

Sciences participatives

 

A l'occasion des 30 ans du STOC, nous donnons la parole à des participants des quatre coins de la France. A pied, à cheval, en voiture, ces ornithos se rendent deux fois par ans sur leur carré de comptage pour noter les espèces. Rencontre avec les stokeurs, de drôles d'oiseaux qui mettent leur passion au service de la science. 

 

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Vigie-Nature : A quoi ressemble votre carré de comptage ? 

Christian : C’est un espace de grandes cultures avec des zones pavillonnaires, de petits bois. Il y aussi un lac artificiel créé par les agriculteurs locaux. 

Comment avez-vous découvert le STOC ? 

C’est un ami, Jean-Marc Pons, ornithologue au Muséum d'Histoire Naturellebien connu chez les ornithos, qui m’a proposé de participer à son comptage, vers Courtenay dans le Loiret, près de chez moi. C'était en 2002. Comme j’étais déjà passionné d’ornithologie, il m’a convaincu. L’année suivante, en 2003, j’obtenais un carré. Je me suis alors investi de ce qui pour moi était une véritable mission. Je me sentais très utile. Je n'ai jamais arrêté. 

Quelles espèces croisez-vous généralement ? 

Je croise des pouillots véloces, des mésanges, des rossignoles, des hypolais polyglottes, des pipitts des arbres, beaucoup de fauvettes à tête noire, des grisettes des jardins, des mésanges bleues, huppées, quelques bergeronnettes printanières. Malheureusement certains oiseaux ont déserté comme le brutant jaune, le pouillot fitis ; les alouettes sont moins nombreuses… J'ai tout de même rencontré autour de 80 espèces depuis le début !

Vous êtes musicien : cela vous aide pour la reconnaissance sonore ? 

Pas vraiment. Mais peut-être un peu quand même, dans la façon d’écouter. Je me sers beaucoup de la forme des chants, généralement en deux ou trois parties. Ce n’est pas les notes que j’entends. D'ailleurs les oiseaux n’ont pas l'oreille absolue, ils n’entendent pas comme nous. Ils perçoivent seulement des formes, des timbres, selon les espèces. En tout cas tout le monde peut reconnaître les chants sans être musicien.

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Vos observations ont-elles variées depuis 30 ans ? 

Ce qui est spectaculaire c’est qu’en 2003, alors que je faisais mes premiers points, j'aperçois neuf petits piquets de bois peints en rouge... C’était le tracé d’une autoroute ! Elle traversait mon carré ! Par chance, je n’ai pas eu à changer mes points. Mais paradoxalement, une fois construite, mes observations n’ont pas tellement changé. Les points situés aux abords de l’autoroute ne contiennent pas moins d’oiseaux. Et à contrario j’ai des points très éloignés de l’autoroute, aujourd'hui moins abondants. Si je n’ai plus beaucoup d’alouettes, de bruants proyers, de bruants jaunes, c’est surement lié à des phénomènes plus globaux.

Des souvenirs marquants ?

Chaque année c’est un immense plaisir de rencontrer les paysans, avec qui j’échange souvent. Ils ne comprennent pas tout de suite ce que je fais ici. L’un d’entre eux m’a pris pour un installateur de ligne électrique ! un autre pour un braconnier ! Mais les relations sont toujours bonnes entre nous. Et puis il y a les rencontres avec les oiseaux. Ce printemps j’ai entendu ma première caille des blés !

Donnez-nous deux bonnes raisons d'être un stokeur...

D’abord, le plus important pour moi : la sensation d’être utile. Quand on voit les résultats scientifiques, on se dit que c’est essentiel. Rien que pour ça je remercie mon ami de m’avoir fait découvrir le STOC. Ensuite : avoir son espace à soi. C’est une responsabilité très intéressante. On fait son travail chez soi.  Un chez soi qu’on finit par connaître par cœur. Du coup on perçoit mieux les évolutions. Globalement, c’est génial. Quand je fais mon premier passage le 24 avril, c’est le pied !

 

Comme Christian participez au STOC !

 

 

 STOC © christian_Chandelier
STOC © christian_Chandelier
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