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La Normandie, berceau du comptage Oiseaux des jardins

Sciences participatives

 

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Préparation au comptage annuel au Jardin des plantes de Rouen en 2020 (CyrielleGrosjean_FlorianGrillot_Julien)

 

S’il y a une région grande pourvoyeuse de données Oiseaux des jardins, c’est bien la Normandie. Tous les ans après Noël, le Goupe Ornitologique Normand (le GONm) appelle les habitants à participer au grand comptage, un rendez-vous abondamment relayé par les médias locaux et devenu culte sur ce territoire. A côté de la campagne de communication, de petites formations sont dispensées depuis trois ans.

On y apprend à identifier les espèces et à mettre en œuvre le protocole avant de le reproduire le jour J dans le jardin. « Cela a permis de rencontrer plus de 800 participants cette année, précise Nicolas Klatka qui a mis en place ces animations en 2020. Nous organisons cela deux fois par ans, pendant deux heures, lors du dernier weekend de janvier pendant le grand comptage. »

L’autre débarquement

Si la Normandie se démarque à ce point, cela n’a rien de surprenant. Au début des années 2000, un anglais, Robin Rundle, débarque en France et décide d’y importer le « Big Garden Birdwatch », un comptage des oiseaux du jardin très populaire Outre-Manche depuis les années 1970. L’ornithologue amateur rejoint le Groupe Ornithologique Normand et c’est ensemble qu’ils vont lancer en 2004 la toute première édition régionale du grand comptage. 200 participants répondront présent à ce nouveau rendez-vous qui démarre sur les chapeaux de roues. Mais ce n’est qu’une décennie plus tard, en 2012, que la LPO avec le Muséum national d’Histoire naturelle créent le programme national Oiseaux des jardins.

Rundle coordonnera ce rendez-vous annuel dans sa région jusqu’en 2018 avant de passer le relai à Nicolas. Ce dernier n’en revient toujours pas. Une véritable succes story qui continue. « Chaque année on bat des records. C’est un rendez-vous qui rassemble toujours plus de monde. On en parle beaucoup, les médias relaient aussi fortement. » Pour preuve en 2021, plus de 4 800 participants ont compté les oiseaux dans leur jardin normand. C’est presque un tiers des participants de l’ensemble du pays (17 250 en 2021).

 

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Fiche de comptage

 

58 formations

Depuis la mise en place de ces rencontres avec les participants il y a quatre ans, l’événement prend une toute autre dimension. Dans un musée du CPIE, à l'extérieur au jardin des plantes, les formateurs bénévoles y expliquent comment attirer les oiseaux, comment compter les espèces le plus efficacement possible. Cette année, 58 animations ont préparé les observateurs de la baie Mont-Saint-Michel au port de Dieppe.

« On prend le temps d’apprendre aux jeunes et aux débutants, très séduits par cette activité ludique et scientifique. Car ce qui compte aussi, c’est de récolter des données de meilleure qualité possible. » Selon Nicolas, les principales erreurs portent sur ceux que les anglais appellent les "littles brown jobs", ces oiseaux au plumage marron qui se ressemblent comme l’accenteur mouchet, le moineau domestique ou le pinson des arbres. « C’est clairement le gros point noir de l’identification. L’autre porte sur les allers et venues des espèces identiques. On explique bien qu’il faut compter seulement les mésanges présentes en même temps, car on retrouve parfois 80 mésanges bleues en une heure ou 15-20 accenteurs, alors que ce sont le plus souvent des moineaux domestiques ».

Il faut dire qu’en plus de ces rassemblements, lui et son équipe ont mis les bouchées doubles pour accompagner les participants. Supports pédagogiques, poster à déplier à côté de sa fenêtre pour aider à la reconnaissance… les encadrant se rendent même disponibles tout le weekend pour répondre aux questions des compteurs. « C’est à prouver mais j’ai l’impression que nos données comportent moins d’erreurs depuis que nous faisons tout cela… » estime Nicolas.

Si les chiffres de 2022 devraient sortir dans les jours qui viennent, les pinsons du Nord ont déjà marqué le dernier comptage. Comme le gros bec en 2018. La variété des paysages normands garantit à chaque fois une diversité d’espèces remarquables. Du goéland marin sur la côte, au bruant zizi et jaune dans les zones de bocages jusqu’aux huppes fasciées picorant les vers sur les pelouses tondues : le terrain de jeu est idéal pour pratiquer le « bird-watching ».

Et pour s’initier. « Les gens découvrent tous ces oiseaux dans leur jardin qu’ils n’imaginaient même pas... Alors qu’ils vivent chez eux. Ce comptage est une formidable porte d’entrée vers le monde de l’ornithologie. » Dire que tout est parti d’un anglais débarqué il y a 20 ans sur les côtes normandes… Thank you !

 

 

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