Vigie-Nature compte des observatoires botaniques à destination du grand public comme Sauvages de ma rue et sTREEts, pour les botanistes avec Vigie-flore, et pour les gestionnaires d’espaces verts et naturels avec Florilèges. Clément Gros vient d’arriver dans l’équipe comme chef de projet ; il se présente à travers quelques questions.
Quel est ton rôle dans l'équipe Vigie-Nature ?
J’ai rejoins Vigie-Nature en tant que chef de projet des observatoires botaniques. Ma mission se divise en trois parties. Premièrement, j’anime les réseaux de participants aux programmes Florilèges, Vigie-Flore, Sauvages de ma rue et sTREEts. Cela passe par la formation des nouveaux participants et l’organisation d’évènements régionaux ou nationaux. Deuxièmement, je m’occupe de la gestion des données récoltées, de leur mise en forme à leur analyse. Cela conduit au troisième point qui est la valorisation de ces données par la rédaction de rapport et la collaboration avec des chercheurs s’appuyant sur ces données pour produire des articles scientifiques.
Comment la botanique est entrée dans ta vie ?
Je ne sais pas identifier d’élément déclencheur. Je pense que j’ai toujours porté une attention particulière au végétal. Que ce soit enfant durant mes premières expériences de jardinage, voyant une fleur se transformer en fruit, en allant ramasser les châtaignes ou en croisant les premières fleurs du printemps, j’ai toujours été assez fasciné les plantes et leur cycle de vie. Et donc fatalement, j’ai eu envie d’apprendre à leur donner un nom et à mieux les (re)connaitre. Identifier les plantes peut sembler difficile voir désagréable mais en réalité c’est une activité géniale. Apprendre à utiliser une flore et finir par donner un nom après s’y être cassé plusieurs fois les dents est très gratifiant. De plus, passer plusieurs minutes, ou plus longtemps, à regarder de très près, avec une loupe, certaines parties de la plante change le regard sur le monde qui nous entoure. Par exemple, passer du temps identifier des espèces de plantes à partir de graines conduit à les remarquer beaucoup plus fréquemment lorsque l’on en croise dans la vie de tous les jours.
Quel est ton parcours et pourquoi t'être orienté vers l'écologie urbaine ?
Après mon bac, j’ai souhaité m’orienter vers une formation qui alliait des connaissances fondamentales en écologie, des compétences naturalistes faune/flore et une lecture à la fois sociale et environnementale de la crise écologique en cours. J’ai donc réalisé un cursus universitaire à l’université Paris Cité (ex université Paris Diderot) pour faire le master Espace et milieux : territoires écologiques, mélangeant des écologues et des géographes.
De manière assez naturelle, je me suis intéressé aux espaces de nature dans des écosystèmes où l’humain est omniprésent. En tant que pur citadin, je trouve particulièrement important de caractériser la biodiversité des villes et de comprendre les facteurs en jeu. Cela permet de rapprocher les citadins de la nature et d’identifier des leviers d’action permettant de conserver la biodiversité tout en incluant les acteurs des villes. J’ai ainsi réalisé mon stage de fin d’étude à l’université de Strasbourg puis mon doctorat l’institut agro d’Angers durant lesquels je me suis intéressé à comprendre comment l’urbanisation influence la végétation et les papillons. Après mon doctorat, j’ai poursuivi mes recherches avec une lecture plus géographique en décrivant l’évolution de la relation entre citadins et nature.
Y a t-il des familles ou des espèces qui t'intéressent en particulier et pour quelle(s) raison(s) ?
Je n’ai pas de familles préférées par contre, je suis très attaché à la végétation des prairies qui est principalement représentée par des poacées (graminées), astéracées et fabacées (légumineuses). Esthétiquement c’est très beau et même en ville, on peut croiser une grande diversité végétale, mais pas que. On y croise aussi beaucoup d’insectes pollinisateurs (papillons, abeilles et coléoptères), des petits mammifères, des araignées et même des reptiles. Ces habitats sont assez peu connus et fréquentés ce qui produit une sensation agréable lorsqu’on y est immergé. De plus, on observe aujourd’hui des changements importants dans la manière d’entretenir ces espaces comme avec l’introduction de la fauche tardive par exemple. Il existe donc des enjeux à comprendre comment est-ce que ces nouvelles pratiques de gestion influencent la biodiversité et cette thématique m’intéresse particulièrement.
As-tu un souvenir de terrain à partager ?
Je pense que l’inventaire le plus difficile que j’ai fait était durant ma thèse. Nous n’avions pas prévu d’aller sur le terrain et, pendant une réunion en fin de journée, j’apprends qu’un des sites que je suivais a commencé à être fauché. La fauche a été mise en pose à cause d’un gros orage imprévu mais aller reprendre dès le lendemain. Il était impossible pour moi d’y aller avant la reprise le lendemain donc, avec un courageux collègue, nous sommes sortis de la réunion pour aller faire un inventaire, sous l’orage, sans équipements adaptés. On y a passé deux bonnes heures. Je n’ai jamais été autant trempé de ma vie.
HD et Clément Gros
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