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SHOC © Adam Khalife (Flickr)

oiseaux hivernants : c'est parti pour les premiers comptages

Sciences participatives

 

 

Avis aux ornithologues, vous pouvez démarrer les premiers comptages des oiseaux hivernants

 

Le SHOC, Suivi Hivernal des Oiseaux Communs est le pendant hivernal du STOC, le Suivi Temporel des Oiseaux Communs. Le protocole est le même, à peu de chose près. Sur un parcours aléatoirement attribué près de chez vous, vous devez identifier et compter tous les oiseaux rencontrés (à vue et à l'oreille). Contrairement au STOC où le référencement se fait sur dix points géographiques fixes, le SHOC se pratique en marchant sur 10 transects de 300 mètres environ. Deux comptages par an sont imposés, l’un en décembre, l’autre en janvier.

Tout juste achevé, notre bilan annuel dévoile quelques chiffres témoignant de la vitalité de l’observatoire.« A l’automne 2019, presque 400 observateurs ont participé au programme et un total de 460 carrés ont été visités au moins une année depuis le lancement du programme en 2014, il y a 5 années ». L’hiver dernier, pas moins de 201 610 oiseaux ont été observés.

Complémentaires des printanières, les données hivernales en disent long sur la dynamique des oiseaux communs. En cette saison froide viennent s'ajouter aux populations françaises des espèces venues du Nord de l’Europe comme le pinson du Nord ; on y voit aussi des rouges-gorges, mésanges et autres passereaux des régions septentrionales venir grossir les rangs de leurs congénères locaux. Les communautés et les populations changent, bougent en hiver, ainsi la récolte de données standardisées est d'une grande utilité pour les voir évoluer dans le temps et l'espace. 

Les toutes premières tendances

Après quatre hivers de suivis, on commence à percevoir quelques variations d’abondance des espèces. Le bilan précise que « sur les 87 espèces analysées, 13 espèces montrent une tendance significative à l’augmentation, 12 au déclin, et 62 avec des tendances incertaines (critères EBCC pour classer les tendances). »  

Des tendances tout à fait cohérentes avec celles issues du STOC. « Par exemple, le Troglodyte mignon, l’Alouette des champs et le Corbeau freux sont en déclin d’après les deux observatoires. Le Pic épeiche et le Pigeon ramier dont l’augmentation constaté en reproduction se voit également en hiver. Peu d’espèces présentent des tendances différentes entre le STOC et le SHOC.»

Mais nous ne sommes qu’au tout début des analyses. Il sera intéressant de voir si cette cohérence se maintient dans le temps. Comportements, mouvements, répartition, l'étude des dynamiques nécessite encore quelques années de suivis. Grâce à tous les participants, nous sommes peut-être déjà en train d'enregistrer des évolutions que nous ne percevrons que dans quelques années. Qui sait par exemple comment le réchauffement climatique agît en ce moment-même sur les oiseaux hivernants ? 

Moineau © thomas_bresson (Flickr)

Le Moineau friquet fait partie du top 10 des espèces plus abondantes qu'attendu

 

A vous de jouer !

Si vous participez déjà au STOC, profitez donc de l'hiver pour vous mettre au SHOC. Il suffit simplement de se couvrir un peu plus... Certes, il fait plus froid, les espèces sont parfois moins abondantes, mais ces sorties possèdent d’autres atouts. Pour vous en convaincre, laissons la parole à Michel Sitterlin, participant interviewé l’année dernière à quelques jours du démarrage.

« Voir arriver les hivernants, nous enchante tous. Lorsqu’au cours d’une sortie je croise le Fuligule milouin au lac des Minimes ou les Grives nordiques je me dis : « tiens, ils sont revenus ! ». Je me sens comme un gamin ! Mais si je participe au SHOC - en ce qui me concerne - c’est pour être utile à la recherche, car je crois vraiment à ces programmes participatifs. Je sais qu’il y a des scientifiques qui exploitent mes données. Nous avons eu un bel exemple l’année dernières avec les résultats du STOC qui faisaient état d’une baisse de 30% des oiseaux agricoles en 20 ans. J’ai ressenti une certaine fierté à avoir contribué modestement à ce travail. Dans ce contexte d’érosion accélérée de la biodiversité en général et aviaire en particulier, participer aux études sur les oiseaux hivernants est pour moi une nécessité. Et cela reste peu contraignant : une sortie en décembre et une en janvier suffisent, conformément au protocole. »

 

Bons comptages !

Lire le Bilan 2019

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