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Potager de la bergerie nationale © Laetitia Brevet-Philibert | MNHN

UNE PASSION COMMUNE : LES PAPILLONS

Sciences participatives

 

Lors d’un week-end de septembre, on a fêté les dix ans de l’Opération Papillons. Organisé par Anne Dozières, coordinatrice des observatoires grand public à Vigie-Nature et Claire Michel, chargée des programmes Observatoires de la Biodiversité de l’association Noé, cette fête a pris la forme d’une rencontre entre ces animatrices de l’observatoire, les chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle et une trentaine de participants passionnés par l’observation des papillons des jardins.

Un guide des participants sur les pratiques au jardin

« Nous avions l’idée de partager les pratiques de chacun dans son jardin » m’a expliqué Anne. « D’une part, parce que nous apprenons toujours de l’expérience des autres et d’autre part, parce que nous souhaitons diffuser ces expériences en réalisant un guide ».

Expériences croisées

Tous ont joué le jeu et la sauce a pris. Anne a été impressionnée par leur expertise. « On ne peut pas forcément appliquer les mêmes recettes chez soi mais on adapte souvent les conseils en fonction de son propre jardin ». Quant à Claire et Margot, de chez Noé, elles « ont vu naître une pépite dans ce groupe, puisque plusieurs sont repartis avec des adresses pour partager davantage ».

Améliorer son jardin

Marie-Christine, de nature curieuse, observatrice des papillons depuis 2013, s’est ainsi rendue compte que « son jardin est beaucoup plus arboré et qu’il y manque des fleurs. J’ai pris conscience que c’est probablement à cause de cela que j’ai moins de papillons. Après le week-end, je suis allée à la jardinerie acheter de nouvelles plantes ». Son truc pour être sûre que la plante attire les pollinisateurs ? Elle n’achète que celles où elle observe des insectes !

Bergerie nationale © Laetitia Brevet-Philibert | MNHN

Bergerie nationale © Laetitia Brevet-Philibert | MNHN

 

Spontanéité au programme

Côté spécialiste, Patrice Leraut entomologiste renommé du Muséum ayant à son actif près de 300 publications est revenu enchanté de ces journées rappelant un peu « les colonies de vacances ». « Lorsque l’on fait de la recherche, on est un peu figé. Rencontrer des amateurs enthousiastes, cela fait du bien : c’est à la fois détendu et spontané. On se retrouve à égalité dans l’observation des espèces. D’ailleurs, on a pu observer 12 à 15 espèces de papillons différentes. C’est un beau score pour la saison ».

De l’amateur au spécialiste

Les participants seront peut-être heureux d’entendre que Patrice a justement commencé en tant qu’amateur « Ce n’est que plus tard, que l’on m’a proposé un poste d’ingénieur au Muséum. Je n’étais pas très informé sur l’Opération papillons. J’ai été admirablement surpris du maillage de la France. Les participants sont venus des quatre coins de l’Hexagone. Leur valeur, c’est leur persévérance. Parce que le sérieux est basé sur la série ».

Petite tortue © Gilles Saint Martin | CC by SA 3

Petite tortue © Gilles Saint Martin | CC by SA 3

Un jardin naturel et ses voisins

Patrice a noté que ces personnes ont une même philosophie de la vie. Et que cette philosophie a malheureusement des conséquences sur leur relation avec leur voisinage : leur pratique naturelle au jardin n’étant pas du goût de tout le monde. « Un jardin naturel, c’est une autre forme de beauté » m’a dit Marie-Christine « C’est une prise de conscience du partage pour les insectes, pour les oiseaux… ». « On en apprend toujours un peu plus »

Un partage aussi avec les autres

Michel le Corre a commencé à observer les papillons de son jardin en 2006. Très actif, il promeut la biodiversité dans les écoles près de chez lui et puis il fait découvrir les papillons à ses petites filles de six et dix ans. « C’est devenu un jeu pour moi. Et on en apprend toujours un peu plus »

 

Vidéo réalisée par Jean-Pierre Leroux, participant et passionné depuis octobre 2011. "Ces cinq années de comptage n'ont fait qu'accroitre mon envie d'approfondir mes connaissances sur les différentes espèces et plus spécialement les rhopalocères. Mon autre passion pour la vidéo me permet de partager tout cela et d'aider bien modestement tous ceux qui s'y intéressent".

Sortir de son jardin

Marie-Christine, elle, est carrément sortie de son jardin pour aller dans la friche calcicole située derrière chez elle. « J’y ai découvert des papillons que je ne connaissais pas comme l’azuré ». Désormais, elle y fait des relevés naturalistes pour la commune. Et pourtant, Marie-Christine n’était pas particulièrement naturaliste. « J’ai commencé à compter les oiseaux. A partir de là, j’ai vu d’autres espèces : les bourdons, puis les papillons…. »

 

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