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Petit safari de la faune du sol pour l’anniversaire de QUBS

Sciences participatives

Quelles sont les petites bêtes les plus vues par les participantes et participants de QUBS ? Alors que l'observatoire a 2 ans et que le bilan est en ligne, faisons un petit tour d'horizon de quelques espèces les plus communément observées !

Le nom de l’observatoire QUBS est un acronyme, qui réfère à la QUalité Biologique des Sols. Mais qu’est-ce que la qualité biologique d’un sol ?  C’est l’abondance, la diversité et l’activité des organismes vivants qui permettent au sol de remplir des fonctions essentielles : production de biomasse, cycles biogéochimiques, stockage de carbone, régulation d’espèces ravageuses, dégradation de polluants… Rien que ça !

La plupart de ces organismes absolument essentiels à la partie émergée du monde vivant sont minuscules. Et si la biologie et les modes de vie de ces êtres de l’ombre sont connues ou font l’objet d’études, il n’existe pas de référentiel de la qualité biologique des sols. Évaluer si un sol a une faible ou une forte qualité biologique nécessite de comparer à des valeurs de référence qui dépendent du climat, du type de sol et de son usage, et de nombreux autres facteurs. De nombreuses données sont nécessaires pour calculer ces valeurs de références, et c’est ainsi qu’en 2023 QUBS est né ! Les contributions des participantes et participants viennent nourrir une base de données sur la qualité biologique des sols, dans le but d’améliorer les connaissances sur la biodiversité du sol et sur ses liens avec les usages et pratiques de gestion.

QUBS regroupe plusieurs protocoles : Aspifaune, qui permet d’acquérir des données sur la faune active le jour à la surface du sol, au moyen d’un aspirateur à bouche facilement réalisable soi-même ; Noctambules, son homologue nocturne, qui, moins besogneux, repose sur la dépose d’un gobelet au crépuscule ; Opération Escargots, centré sur les gastéropodes terrestres à recenser sous des abris mis à leur disposition ; et enfin, En quête de vers, qui invite à une forme de poésie sensorielle mais surtout à un peu plus de profondeur, 25 cm précisément, puisqu’il s’agit de plonger les mains dans la terre pour y rechercher les vers de terre. Depuis 2 ans, plus de 400 contributions ont été apportées par des participantes et participants que nous remercions chaleureusement ! Le bilan est disponible dans les actus du site de l’observatoire. 

Parmi les nombreuses informations du bilan, vous y trouverez les espèces les plus observées... Faisons-nous toutes petites et touts petits, d’un petit centimètre de haut pour partir leur rencontre.

Profitons de cette petite taille pour nous glisser sous la planche ou la coupelle qui sert d’abri pour Opération Escargot. Du haut de notre petit centimètre, le petit-gris (Helix aspersa aspersa) est un véritable colosse.  Avec sa coquille, il est 2,5 à 3,5 plus haut que nous, voir 4 fois si jamais nous croisons le grand format, plus rare. Nulle crainte cependant, la « cagouille » (son petit nom Charentais) est herbivore. Ce sont les orties qu’il préfère, le chardon et la picride fausse vipérine sont aussi très appréciées. Ce limaçon est sourd et quasiment aveugle mais ses deux petits tentacules sont très performants pour capter les odeurs, jusqu’à une centaine de mètres !

Plongeons dans une galerie de ver de terre ! Sachant qu’il existe plus d’une centaine d’espèces de vers de terre décrites en France…qui l’aura creusé ? C’est un défi pour les observateurs et observatrices de vers de terre : Peu de personnes savent les identifier. Alors que l’équipe travaille à l’amélioration de la clé d’identification, l’appel est lancé ! Les vers de terre sont de véritables ingénieurs du sol, brassant la matière de bas en haut, de haut en bas, aérant le sol et permettant à l’eau de s’infiltrer… Le paradoxe de la belle au bois dormant (Lavelle 1994) illustre comment la terre passant par leur tube digestif est transformée : les microorganismes (la belle au bois dormant) ingérés par un ver (le prince charmant) se réveillent au contact de son mucus intestinal. L'action des microorganismes fait que les éléments nutritifs retrouvés dans la terre des turricules (rejets des vers de terre) sont beaucoup plus facilement assimilables par les plantes. Malheureusement les vers de terre sont malmenés par les pratiques agricoles intensives et rares sont les études qui s'intéressent à leur abondance (voir "les vers de terre touchent-ils le fond ?"). Les jardins et autres espaces verts peuvent-ils constituer des refuges ?

De retour à la surface du sol… Il y a de grandes chances que surgisse à nos pieds une paire d’antenne appartenant à une espèce apparue il y a 400 millions d’années, plus vieille que les insectes ! Parmi les 4 sous-ordres de collemboles, les entomobryomorphes ont des antennes plus longues que la longueur de leur tête. Mais si la rencontre lui fait peur, il utilisera la furca, un organe qui tel un levier à ressort lui permet de s’extraire de situations périlleuses par la voltige. Vous ne connaissez pas les collemboles ? Découvrez leur vie trépidante dans ce documentaire !

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Sautons dans le gobelet de Noctambules ! Ici aussi, nous trouvons des collemboles entomobryomorphes. Il y a également la Philoscie des mousses, un cloporte bien brillant, jaune et marron, avec une tête sombre et une petite tâche jaune à la base. Lui ne saute pas ni ne se met en boule comme d’autres cloportes en cas de danger, non, il fuit à toute allure. Comme la plupart des collemboles, le cloporte des mousses se nourrit de matières organiques en décomposition, participant à son recyclage et au retour des nutriments dans le sol. Des organismes plus imposants souvent rencontrés dans les gobelets de Noctambules, et qui ne se nourrissent pas que de matière en décomposition, sont les staphylins. Redoutables prédateurs d’insectes et des invertébrés (nématodes, acariens, collemboles, pucerons, chenilles, limaces, escargots…), ils sont éventuellement utilisés pour la lutte biologique. 

Ces quelques rencontres ne sont qu’un minuscule aperçu de la biodiversité qui se trouve à nos pieds… Pour se laisser surprendre il n’y a plus qu’à se pencher !

 

HD.

Le site de QUBS
Liens directs vers les protocoles Aspifaune, Noctambules, Opération Escargots, En quête de vers.

 

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