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Des producteurs de pêches rejoignent l'OAB !

Sciences participatives

 

Après les viticulteurs des Côtes du Rhône, c’est au tour de l’AOP Pêches et Abricots de France rejoindre l’observatoire

 

OAB © aop_peches_et_abricots_de_france.jpg

Six exploitations ont rejoint dans les Pyrénées-Orientales, le Gard, les Bouches-du-Rhône et la Drôme

 

Après les viticulteurs des Côtes du Rhône, c’est au tour des producteurs de pêches de rejoindre l’OAB. Cette année, six exploitations dans les Pyrénées-Orientales, le Gard, les Bouches-du-Rhône et la Drôme ont démarré les suivis de biodiversité dans le cadre d’un projet mené par l’AOP (Association d’Organisation de producteurs) pêche abricot de France et accompagné par la station de recherche Sud Expe dans le Gard. Une AOP qui représentent 80% de la production française. « Un des objectifs du projet est de les sensibiliser à l’importance de la biodiversité, explique Muriel Millan, chargée des missions techniques dans cette organisation. Certains producteurs le sont déjà, d’autres moins.  Mais malgré les exigences de productions et commerce auxquels ils sont soumis, tous aspirent à des pratiques plus vertueuses. »

De grosses exploitations, d’autres plus modestes se sont portées volontaires. Les premiers relevés de vers de terre ont commencé au mois de mars, suivi par la pose des nichoirs à abeilles sauvages. En ce mois de juin, les deux autres protocoles – planches à invertébrés et transects papillons - viennent à leur tour d’être inaugurés. « Les suivis se concentrent sur des itinéraires alternatifs, dans chacune des exploitations, précise Muriel. Ce sont des zones où l’on expérimente de nouvelles pratiques agroécologiques, en réduisant les traitements après le stade petits fruits ». Ces premiers relevés serviront ainsi de point zéro. « L’objectif sera de voir ce que deviendront ces itinéraires dans 4 ou 5 ans en terme de biodiversité, pour pouvoir éventuellement généraliser ces nouvelles pratiques. »

Les producteurs étant très pris par leur travail quotidien, c’est Timmy Defert technicien à SudExpe, qui se charge de mettre en œuvre les protocoles OAB dans les exploitations. « On a créé des groupes WhatsApp avec les producteurs. On leur envoie toutes les semaines des photos du suivi. En ce moment, ce sont les abris à pollinisateurs sauvages qui se remplissent petit à petit. Ça les intéresse beaucoup ! » Sur les parcelles de la plaine du Crau, entourées d’espaces sauvages et de riches prairies, les nichoirs affichent déjà presque complet. « En voyant ces résultats, certains m’ont demandé d’installer des nichoirs sur d’autres parcelles. Il y a une vraie demande, un intérêt pour augmenter les gîtes » se réjouit Timmy.

OAB © aop_peches_et_abricots_de_france.jpg

Sur les parcelles de la plaine du Crau, entourées d’espaces sauvages et de riches prairies, les nichoirs affichent déjà presque complet

 

Si les pêchers ne dépendent pas intégralement des insectes pollinisateurs pour être fécondés, un autre service écosystémique sera scruté de près : il concerne la régulation des maladies et les ravageurs par les auxiliaires. Les pucerons ou certains papillons comme la tordeuse orientale du pêcher, les cicadelles ou les forficules constituent une vraie crainte pour les arboriculteurs. « C’est une des premières préoccupations pour eux, rappelle Muriel.  Les producteurs doivent avant tout assumer les contraintes agronomiques. Il faut produire des fruits ! » Nous sommes loin des micro fermes expérimentales bio. Reste que l’ampleur de ces productions – plus de 160 000 tonnes de pêches produites par an, au sein de l’AOP - rend la démarche d’autant plus capitale. S’il est encore tôt pour tirer quelque enseignement des suivis de l’OAB, les premières observations rassurent la coordinatrice : « en ayant réduit les produits phyto tout se passe bien pour l’instant, mais c’est le début du projet, et les difficultés arrivent souvent après plusieurs années, mais nous restons confiants et dans une démarche de progrès. »

Les vergers méditerranéens sont déjà particulièrement attractifs pour toute une faune, comprenant de nombreux auxiliaires de culture. Il y a de l’eau, des fleurs avec du nectar, des enherbements au niveau des inter-rangs, et certaines productions se situent dans des milieux sauvages favorables. Ainsi les coccinelles, les araignées, les syrphes jouent un rôle dans la régulation de nombreux ravageurs, tout comme les oiseaux qui consomment des insectes. « De nombreuses espèces contribuent à l’équilibre de ces écosystèmes, dont certaines encore mal connues comme les champignons. Nous espérons que ces suivis encourageront les arboriculteurs à favoriser cette biodiversité des vergers ». Muriel et son équipe s’y emploient, avec pour l’instant la pleine adhésion des producteurs. Ils espèrent même insuffler une émulation entre les entreprises de production. Elles pourront comparer entre elles leurs indicateurs et se livrer à une course vers plus de biodiversité. Un projet qui s’annonce fructueux.

 

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