Au cœur de l’hiver, rien de tel qu’un petit pas de côté, hors du quotidien. Pour la première fois, nous sommes partis du museum et de nos locaux respectifs pour nous réunir et nous concentrer ensemble sur des sujets qui nous animent : le premier séminaire de Vigie-Nature a eu lieu en décembre dernier. Lever aux aurores pour se retrouver en pleine forêt de Rambouillet, au centre d’initiation nature des Hauts Besnières. Pendant trois jours, les cerveaux ont chauffé, au coin du feu et parfois en pantoufles.
Aussitôt arrivés, la réflexion est lancée sur l’essence même de Vigie Nature : Vigie-Nature, quesako ? Une entrée en matière par un exercice rapide pour partager ce que Vigie Nature représente pour chacun, ses rôles et fonctions les plus fondamentales, son positionnement au sein des sciences participatives et plus largement dans la société. Ce brainstorming de bon matin nous ramène aux objectifs qui nous rassemblent. Nous, c’est un joyeux mélange de scientifiques, naturalistes, geeks, coordinateurs de réseaux, enseignants… Certains sont là depuis les débuts de Vigie-Nature tandis que d’autres viennent de rejoindre l’équipe.
Après un repas local et une balade naturaliste, des ateliers démarrent et se poursuivront tout au long du séminaire. Il y a par exemple l’atelier « Restitution des données » dans lequel on élabore des solutions pour que chaque responsable d’observatoire puisse mettre à disposition des participants des résumés de leurs observations et des chiffres clés sur la participation : Les observations parce que la vigilance sur la biodiversité ordinaire est l’affaire de tous et que nous souhaitons que chacun ait une vision du suivi des espèces qu’il ou elle observe. La participation pour favoriser le développement du réseau, le rapprochement entre les observateurs, la création de communautés. Techniquement, il s’agit pour les modélisateurs, responsables d’observatoire et spécialistes des bases de données, de définir un workflow et de commencer à implémenter le projet dans le Github Vigie-Nature. Et malgré une connexion internet plus qu’aléatoire, c’est parti pour une séance de programmation !
Pour aller plus loin sur l’usage des données en faveur de la préservation de la biodiversité, l’atelier « indicateurs locaux » initie la réflexion sur la création d’indicateurs mobilisables par les participants. Cette réflexion découle naturellement des échanges qui ont lieu avec les relais et participants, par exemple lors des rencontres organisées pour les observatoires à destination des gestionnaires et du monde agricole. Parce que si les données récoltées par Vigie-Nature permettent de faire des analyses à l’échelle nationale, il nous semble important de produire des indicateurs qui soient pertinents pour les observateurs, c’est-à-dire utiles pour la gestion (en mettant par exemple en évidence les effets de telle ou telle pratique sur la biodiversité) et/ou support pour la communication. Ici, on se penche sur la définition d’informations à extraire des données à des échelles locales et les questions foisonnent. Quelle échelle est pertinente pour quelle information ? quelle est la faisabilité de tel ou tel indicateur ? … Affaire à suivre !
Et parce que Vigie Nature est l'une des activités majeures du Centre d’Ecologie des Sciences de la Conservation, une autre partie de l’équipe planche sur la rédaction de « data papers ». Ces articles, destinés à des revues scientifiques à comité de lecture, permettent de faire mieux connaitre les observatoires dans le monde de la recherche internationale. Ils présentent leurs objectifs et particularités, les données qui sont collectées, les protocoles… Ici, on rédige des modes d’emploi des jeux de données, pour qu’ils puissent alimenter des études scientifiques menées par des chercheurs qui ne sont pas encore en lien avec l’équipe de Vigie-Nature.
Nous repartons de la forêt non sans avoir fait une petite cession QUBS pour que chacun puisse tester ce nouvel observatoire !
HD.