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SPIPOLL : des données qui font avancer la recherche

Sciences participatives

 

Les principaux résultats scientifiques obtenus grâce aux données des bénévoles depuis 2010 viennent d'être compilés. Effets de l'urbanisation, espèce en expansion, progression des participants... depuis 2010, les photos des spipolliens ont révélés maints phénomènes écologiques. 

 

Depuis 2010, le Spipoll apporte aux chercheurs de nombreuses données sur les pollinisateurs et autres insectes floricoles en France. Des informations précieuses qui permettent de suivre les variations de la diversité de ces insectes et de la structure des réseaux de pollinisation sur tout le territoire.

Voici les principaux résultats scientifiques qui n’auraient pu être obtenus sans vous.


LES VILLES, PEU ACCUEILLANTES POUR LES INSECTES POLLINISATEURS

En 2012, la première publication scientifique du programme nous révèle l’hostilité des milieux urbains sur les insectes floricoles. L'intensification de l’utilisation des terres et la perte d’habitat qui en résulte contribue à réduire le nombre de Lépidoptères (papillons) observés majoritairement, suivis de près par les Coléoptères et les Diptères (mouches). En revanche les Hyménoptères semblent mieux se porter que les autres groupes en ville.

Ceci nous montre que la bonne production de miel par l’Abeille domestique souvent constatée en ville ne reflète pas une prospérité globale des pollinisateurs en milieux urbains, bien au contraire ! À l’inverse, la plupart des insectes floricoles se portent mieux dans les milieux agricoles et naturels où les plantes à fleurs sont globalement plus diverses et abondantes qu’en ville. Ils y trouvent aussi une grande diversité de supports pour leur reproduction : sol dégagé, vieux arbres ou encore insectes-hôtes pour les parasites.

Résultats_spipoll

 

 


EN SAVOIR PLUS

Nicolas Deguines, Romain Julliard, Mathieu de Flores, Colin Fontaine – 2012 Plos One

 


LA DEUXIÈME ÉTUDE MET EN ÉVIDENCE UNE CONSÉQUENCE DE CETTE URBANISATION GALOPANTE : L’HOMOGÉNÉISATION ET SIMPLIFICATION DES POPULATIONS D’INSECTES.

Plus on s’enfonce dans les agglomérations, plus on perd en chemin des espèces de Coléoptères (coccinelles, carabes), de Diptères (mouches, syrphes) et de Lépidoptères (papillons). Ce filtrage fonctionne au profit des espèces dites « généralistes » les plus adaptables et aux modes de vie les plus simples, comme certains Hyménoptères, capables de se nourrir et de constituer les réserves nécessaires au développement de leurs larves grâces aux mêmes plantes ; chez les autres ordres (Coléoptères, Lépidoptères, Diptères…) le cycle de vie est souvent plus complexe, avec des larves exploitant des ressources différentes de celles des adultes.


EN SAVOIR PLUS

Nicolas Deguines, Romain Julliard, Mathieu de Flores & Colin Fontaine – 2015 n°6 de la revue "Biodiversitaire"


 

LES POLLINISATEURS PROFITENT DES RÉSEAUX DE JARDINS

En 2018, la doctorante Marine Levé a pu, grâce aux collections, « s’introduire » dans les jardins d'Île-de-France​ et constater leur impact bénéfique. Après avoir confirmé que l'intérieur des jardins possédaient la plus forte richesse en pollinisateurs en comparaison aux autres zones situées dans l’espace public, il a été montré que les collections Spipoll sont d’autant plus riches en espèces qu’elles sont entourées d’autres jardins privés.

Aussi plus la proportion de cette surface de jardins voisins est importante, plus la richesse en insectes augmente ! Cela indique qu’au-delà de la présence d’une zone accueillante, les pollinisateurs profitent de tout un réseau d’espaces « protégés ». À cette échelle, ce sont les Lépidoptères (papillons) et les Diptères (mouches) qui profitent le plus des jardins privés, ce qui est cohérentavec les précédentes études.


EN SAVOIR PLUS

Marine Levé, Emmanuelle Baudry et Carmen Bessa-Gomesa - Septembre 2018, revue "Science of The Total Environment"

 


MEGACHILES SCULPTURALIS S’INSTALLE EN FRANCE

Les données d’observation du Spipoll ont documenté l’expansion d’une grosse abeille sauvage : Megachiles sculpturalis. Originaire d’Asie, elle a été détecté près de Marseille en 2008 avant de remonter vers le Nord, le long de la vallée du Rhône, jusqu’au sud de Lyon, probablement transportée dans le bois qui transite par navires, trains ou routes. Les collections des Spipolliens ont permis de l’identifier dans pas moins de 72 localités françaises méridionales.

Megachiles © cyeturbih

Megachiles sculpturalis immortalisé par le spipollien YETURBIH dans les Cévennes en aout 2019 (voir cette collection)


 


 

EN SAVOIR PLUS

Violette Le Féon Matthieu Aubert David Genoud Valérie Andrieu‐Ponel Paul Westrich Benoît Geslin - 02 January 2018

 


spipoll_participation

Ce graphique montre l'évolution du taux de bonne identification des taxons

en fonction du nombre de photographies envoyées par les participants.

 
 

L’APPRENTISSAGE CHEZ LES SPIPOLLIENS

Le Spipoll est un espace privilégié pour apprendre à identifier les pollinisateurs. Les chercheurs ont mis en évidence le très bon taux d’identification des insectes dans la base de données photographique du Spipoll. Dès la première participation, il est en moyenne supérieur à 50 % pour tous les groupes d’insectes (on parle de « taxons », c’est-à-dire des espèces ou des groupes d’espèces indiscernables sur photo). Par la suite, on observe une progression très importante de la reconnaissance pour tous les groupes d’insectes. Par exemple, l’identification de l’Abeilles domestique au bout de 25 photos est de 95 % ! Le taux d’identifications correctes des différents taxons de mouches passe en moyenne, quant à lui, de 67 % au début de la participation d’un observateur à près de 90 % au bout de 150 photographies.


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Nicolas Deguines, Mathieu de Flores, Grégoire Loïs1 , Romain Julliard, and Colin Fontaine - 2018


 

DES RÉSULTATS INATTENDUS...

 

spipoll ©  PRISCA

La discrète abeille des Nomioidinés (Nomioides Celhalictus ) capturée par l’objectif de la spipollienne PRISCA en août 2010 à Aix-en-Provence (voir cette collection)

 

 

LES NOMIOIDINÉS

L’exploration de la base de données peut parfois faire émerger des observations inattendues. Ce qui fait la puissance des programmes participatifs comme le Spipoll.

C’est le cas avec cette petite abeille de la famille des Nomioidinae, que personne ne s’attendait à découvrir parmi les collections. Au lancement du programme en 2010, elle ne figurait pas dans la liste des taxons à disposition des participants pour identifier leurs observations. Or, de nombreuses photos ont été envoyées ce qui a poussé les chercheurs à intégrer le taxon « Les Halictes jaune et noir » (Nomioides, Ceylalictus) en 2014. Grâce au Spipoll, le nombre de données d’observation de ces espèces discrètes et très peu photographiées a augmenté de 50 %!


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LE LIERRE GRIMPANT

Outre les insectes, certaines réflexions partent d’une espèce végétale. C’est le cas du Lierre, une plante très appréciée des pollinisateurs. On y observe environ 1,3 fois plus de Diptères que sur les autres plantes en fleur au même moment, 2 fois moins de Lépidoptères et 4 fois moins d’araignées. En cause ? La forme des fleurs et des inflorescences paraît jouer un rôle important dans ces résultats : la courte trompe des mouches semble particulièrement bien adaptée, au contraire de celle des papillons, et les araignées crabes qui ont pour habitude de se poster sur les fleurs pour y attendre des proies doivent avoir du mal à s’y dissimuler !


spipoll ©  cdidier5

Un bourdon terrestre (Bombus terrestris) se délectant sur un lierre grimpant. Par le spipollien DIDIER51

 

 


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MISSION CHÂTAIGNER

Les fleurs de châtaigniers ne sont certes pas foisonnantes dans la base de données : en 10 ans, seulement neuf collections pour un total de 119 photos avaient été crées. Pourtant, le châtaignier accueille une très grande diversité d’insectes : en moyenne, une collection Spipoll sur châtaignier compte 14 photos, contre seulement 8 à 9 photos en moyenne pour les autres espèces de plantes. De plus, cet arbre attire les insectes en abondance. Le châtaignier est la première espèce d’arbre la plus visitée par les insectes pollinisateurs en France !


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ET CE N’EST QUE LE DÉBUT, DE NOMBREUX TRAVAUX SE POURSUIVENT GRÂCE À VOUS. MERCI !

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