Alors que les oiseaux sont de plus en plus visibles dans les jardins, le moment est bienvenu pour vous donner quelques nouvelles de l'observatoire des Oiseaux des jardins de Vigie-Nature mis en place par le Muséum national d’Histoire naturelle et la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). Les résultats que je vous présente sont issus des données envoyées par les observateurs du 1er avril 2012 à la fin du mois d'août 2013.
L'observation des oiseaux se pratique partout en France
8117, c'est le nombre de jardins (balcons, terrasses compris) ayant été scruté par des observateurs localisés un peu partout en France métropolitaine, comme le prouve cette carte :
Comme sur l’énorme quantité d’observations, des espèces généralement peu présentes dans les jardins ont été répertoriées (tadorne de Belon, sarcelle d'hiver, guêpier), les statistiques ont été réalisées à partir des espèces d'oiseaux ayant fait l’objet d’au moins 1000 observations. Ce qui représente 367 000 observations de 46 espèces soit 1 287 000 individus !
Quelles espèces d'oiseaux dans les jardins ?
Cinq à neuf espèces sont en moyenne observés dans les jardins lors des séances de suivi. Les cinq espèces les plus fréquentes sont dans l'ordre, la mésange charbonnière, le merle, la mésange bleue, le moineau domestique et le pinson des arbres.
En revanche, ces espèces ne sont pas forcément les plus abondantes. Ainsi le moineau domestique, qui n'est pas le plus fréquent, détient la médaille du nombre d'individus observés. En analysant plus attentivement les oiseaux fréquents (ici) et abondants (là), on note que l'accenteur mouchet (classé 12e dans le tableau des oiseaux fréquents) et la sitelle torchepot (classé 14e dans le tableau des oiseaux fréquents) visitent régulièrement les jardins sans pour autant être nombreux puisqu'ils n'apparaissent pas dans le tableau des 14 espèces abondantes.
Inversement, les tarins des aulnes et les pinsons du nord, arrivent en groupe : plus inhabituels dans les jardins, leur présence ne passe pas inaperçue au vu de leur nombre, supérieurs pour chacun d’eux aux effectifs d’accenteurs ou de sitelles !
Espèces solitaires, espèces grégaires
Les espèces les plus abondantes et fréquentes en hiver, comme les mésanges bleue et charbonnière, sont celles qui se regroupent dès l'automne pour rechercher de la nourriture. Dès la belle saison, elles se consacrent à la reproduction et perdent ce caractère grégaire pour n’apparaître qu’en couples ! Le rouge-gorge, solitaire et très territorial, est un familier des jardins toute l'année. Tout comme la sitelle et l'accenteur.
Si l'on étudie les abondances relatives mensuelles de ces trois dernières espèces, c'est à dire leur abondance préalablement divisée par le nombre total des oiseaux, on remarque qu'elles augmentent lors des périodes hivernales. Ainsi, même si on a « l'impression » d'observer toujours le même nombre de rouges-gorges, il semble que les populations locales voient leurs effectifs renforcés par les individus venus du nord et que plusieurs individus partagent alors un même jardin à des périodes différentes d'une même journée.
Pour des espèces comme le rouge-queue noir et la fauvette à tête noire, insectivores et migrateurs partiels en hiver, on observe en revanche l'effet inverse : c'est à la belle saison qu'elles sont le plus observées tandis qu’elles sont presque absentes de nos jardins en hiver.
Enfin concernant l'observateur lui-même, les statistiques montrent que plus on observe longtemps, plus on identifie différentes espèces ! A vos jumelles !
__________________________________________________________________________________
Lisa Garnier, le lundi 21 octobre 2013
Pour s’abonner au blog, cliquez sur lgarnier@mnhn.fr
Merci aux participants de la première heure et rendez-vous pour d’autres observations sur oiseaux des jardins, notamment le week-end du 25 et 26 janvier 2014 !
Liens :
Oiseaux des jardinsSuivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC)Ligue pour la Protection des OiseauxVigie-Nature