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Quand les fourmis tiennent le haut de l'affiche

Sciences participatives

12 957 espèces de fourmis dans le monde. 15 % de la masse totale animale planétaire. 225 espèces en France. Ces chiffres pourraient faire l'accroche d'un livre de Bernard Werber....Mais nous sommes bien dans le monde réel du Muséum national d'Histoire naturelle et malgré ces chiffres impressionnants, les fourmis sont remarquablement sous-étudiées.

Quand les paparazzis s'intéressent aux fourmis

L'équipe du Spipoll, Colin Fontaine pour le Muséum et Mathieu De Flores pour l'Opie, avaient bien remarqué que les spipolliens tiraient le portrait à de nombreuses fourmis. Cependant, les participants étaient invités à inscrire « fourmis » lorsqu'ils déterminaient l'animal. Pas vraiment précis sur 225 espèces.

Ça se joue à des poils

Est arrivé Alan Vergnes, un pro des fourmis et de l'écologie, qui leur a proposé d'aller fouiller dans les collections. Sur photos, on doit bien réussir à nommer quelques espèces, non ? Mais chez les fourmis, on ne rigole pas avec les clés de détermination. « Ça se joue à la présence de poils sur les antennes et sur la tête » m'a dit Alan. Un véritable travail de fourmis....

© Lisa Garnier | MNHN

Une collection incroyable

Alors la petite équipe est allé chercher Quentin Rome du laboratoire d'entomologie du Muséum, qui aime les fourmis « depuis toujours ». Et grâce à lui, j'ai pu visiter les rayonnages des collections d'hyménoptères.

Un million de spécimens, rangés (ou en cours de rangement) dans des boites. Dans celle-ci, des Camponotus. Vous notez la présence des mâles sur la première ligne, puis les reines sur la seconde, enfin toutes les ouvrières. En parcourant les rayonnages, on a découvert un individu récolté en 1826...

© Lisa Garnier | MNHN

2700 photographies

Mais revenons aux fourmis vivantes immortalisées par les spipolliens qui représentent 15 % des animaux photographiés. Inès, jeune étudiante en biologie, qui ne connaissait rien aux fourmis, a joué au cobaye. A partir de 2700 photographies de fourmis, elle s'est plongée dans ce monde minuscule pour trouver des critères « à elle » - « non usuel dans une clé de détermination » dirait Colin – pour les déterminer. Elle les a ensuite confronté à la réalité grâce à l'aide de Quentin.

Des critères pour photos

Et là, Bingo ! « On a trouvé de nouveaux critères qui marchent pour 48 espèces ou sous groupes d'espèces » s'est enthousiasmé Quentin. Voici le résultat en langage scientifique :

© Alan Vergnes | MNHN

« Chez certaines, les critères de détermination sont flagrants. Même avec une photo de mauvaise qualité, on arrive à identifier un sous groupe. Pour d'autres, il faut une photo de très bonne qualité pour arriver à l'espèce » a continué Alan.

Formicinae Serviformica bicolore © Garywork | participants Spipoll

La suite

Pour le moment, pas d'inquiétude pour les spipolliens. La détermination des fourmis se fait selon trois groupes. En revanche, Alan analyse désormais la répartition de toutes ces fourmis en France. De la ville aux campagnes, du nord au sud, les fourmis du Spipoll ont encore beaucoup d'histoires à nous révéler.

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Lisa Garnier, le lundi 08 décembre 2014

Pour s’abonner au blog, cliquer sur lgarnier@mnhn.fr

→ l'Opie a publié le bilan de son enquête sur les Lucanes cerf-volant. Je vous invite à le lire ici.

→ en Grande-Bretagne, il existe un un programme qui étudie l'essaimage des fourmis grâce à la participation de volontaires. C'est ici et en anglais.

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