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Coupler la gestion différenciée avec un suivi de la biodiversité : le pari gagnant de communes du Nord-Pas-de-Calais

Sciences participatives

Au sein des communes, la gestion différenciée des espaces verts n'est pas toujours comprise par les habitants, voire des jardiniers : pourquoi ne pas tondre toutes les semaines, pourquoi laisse-t-on pousser des plantes dans les interstices des trottoirs ? Pourquoi passer en zéro phyto ?

Évaluer ses pratiques

Dans certaines communes du Nord-Pas-de-Calais (Arques, Lens, Lille, Dunkerque, Brebières), les responsables des espaces verts ont fait le choix de « mesurer » la gestion différenciée afin de montrer son effet bénéfique sur la flore et la faune.

Propage et Florilège, deux observatoires de la biodiversité pour les gestionnaires d'espaces

Accompagnés par l'association Nord Nature Chico Mendès grâce à des financements de la Région et de l’Europe (Feder), ils ont proposé à leurs jardiniers de suivre une formation sur les observatoires dédiés aux gestionnaires d'espaces : Propage, le suivi des papillons de jour et Florilèges, le suivi de la flore des prairies. Ensuite, les protocoles ont été suivis en binôme par les jardiniers les plus motivés.

© Nord Nature Chico Mendès

Pari gagnant, question biodiversité

Résultat : en terme de flore, après plusieurs années de gestion différenciée sur les terrains des communes d'Arques et de Dunkerque, les jardiniers ont pu observer plusieurs espèces d'orchidées. 

Orchis militaire © Laure Conry | Flickr

« Ils en ont relevé quatre espèces » m'a dit Séverine Arnouts-Degrand, chargée d'écologie urbaine à Dunkerque. « C'est très motivant pour tout le monde. Ils comprennent désormais pourquoi on leur propose de ne faucher qu'une fois par an sur un lieu par exemple. C'est une compréhension du cycle de la nature, que tout est lié ».

Des arguments pour les élus

Réunis lors d'une journée d'échange de novembre 2015, les jardiniers et responsables des espaces verts des communes accompagnées par l'association ont pu échanger sur leurs expériences. Tous ont convenu que le suivi de la biodiversité leur permet d'apporter des justifications concrètes aux changements des pratiques auprès des élus, qui adhèrent généralement au choix de leur équipe.

Orchis pyramidal © Benjamine Scalvenzi | Flickr 

© Nord Nature Chico Mendès

Pari gagnant, question valorisation

L'autre point primordial est la valorisation des relevés naturalistes des jardiniers.

Anne-Laure Gourmand, qui coordonne Propage et Florilège dans l’équipe Vigie-Nature au Muséum national d'Histoire naturelle, m'a expliqué que « leurs observations standardisées leur permettent de comparer la qualité de leurs sites en terme de biodiversité. Cette comparaison est source d'initiative pour les améliorer. En proposant d'y implanter des hôtels à insectes par exemple, de changer le rythme des tontes... Les initiatives de gestion ne viennent pas seulement de leurs supérieurs : un échange s'est créé ».

Un projet d'équipe

Pour Séverine, il est cependant important qu'elle reste la coordinatrice des suivis pour rappeler les dates des relevés à effectuer, pour organiser des réunions d'échanges. Elle croit beaucoup en la formation mutuelle des jardiniers. « A deux, c'est moins décourageant lorsque l'on doit surmonter des difficultés ». Pour un autre responsable, saisir les données sur les sites internet des observatoires est sa façon à lui de visualiser le terrain et de continuer à être moteur.

Des jardiniers naturalistes

Et pour les jardiniers, de leurs propres aveux, ils sont heureux de regarder autrement leurs parcelles de travail. Lors des comptages, ils prennent le temps d'observer la nature qu'ils côtoient tous les jours. Ils souhaiteraient d'ailleurs que leurs connaissances naturalistes soient reconnues dans leur profession.

En résumé, le suivi de la biodiversité crée de la dynamique autant dans les équipes que dans la nature elle-même !

© Nord Nature Chico Mendès

Vous doutez encore ?

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Lisa Garnier, le lundi 14 décembre 2015

Pour s'abonner au blog, cliquer sur lgarnier@mnhn.fr

AGENDA

→ La journée de restitution des résultats sur les protocoles Propage et Florilèges-prairies urbaines a lieu le 15 décembre 2015 au Muséum national d'Histoire naturel de Paris. Le protocole Propage a été co-crée avec l'association Noé et celui de Florilège, avec Plante et Cité, Natureparif, le Conservatoire botanique national du Bassin parisien et le Conseil Général de Seine Saint Denis.

Recherche et cinéma

→ Félicitations à Simon Veron, doctorant au laboratoire Cesco au Muséum national d'Histoire naturelle qui a décroché avec Alice Soccodato le prix du jury lors du Festival Les chercheurs font leur cinéma pour son court métrage « Avis de recherche ».

 

Avis de recherche - Prix du jury ex-aequo 2015 par Doc-up

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